Nos chevaux qui prennent la mou..sse!

Il n’est pas rare de voir un cheval saliver lors d’un travail en mors, il y a deux phénomènes très distincts dans ces cas-ci, la mousse qui est très légère ou très abondante et qui se forme tout autour de la bouche du cheval, ou il y a le filet de bave, qui dégouline en grosse goutte.

Qu’est-ce donc?

Un cheval qui mousse, bave, ou salive, c’est un cheval qui est soit disant décontracté. Tout comme un cheval qui ballote son mors, dans l’argot du cavalier ça veut dire :

Une mastication, un machouillage, mâchonnement, les cavaliers disent que le cheval « joue » avec son mors, et se décontracte la mâchoire. Le cavalier participe à cet exercice et joue dans ses doigts pour obtenir une mâchoire mobile, et souple. Dans leur éthique, un cheval qui ne mousse pas est un cheval contracté.

Des excuses? Ne sont-elles pas présentes ici pour la simple bonne conscience du cavalier?

En réalité, rien n’a jamais été prouvé là-dessus. On ne cherche pas plus loin, et on trouve une excuse qui peut tenir à peu près debout pour ne pas se retourner sur ce soucis. Mais, cela prend des proportions énormes car la majorité des cavaliers ne jurent que par cela : Petites perles que je trouve sur les forums

« Baaaaaaaaaaaheu, il se décontracte! Quand il salive, c’est qu’il est décontracté! Voilà!»
«Nan mais c’est normal hein, là il croque et joue avec son mors, c’est coul, il l’aime bien je crois! ♥♥♥»
« C’est le mors en cuivre, ça le fait baver c’est pour faire genre kisedécontracte! »
«J’donne un sucre avant, ça fait toujours saliver!»

« Help – mon cheval a de la bave qui sort de sa bouche, c’est la rage? » 
«Bah je sais pas… je comprend pas pourquoi il mousse de la bouche… c’est du shampoing? » 

Bref, vous l’aurez compris, c’est un gros méli-mélo, mais … ATTENTION  il n’y a pas que le mors dans l’histoire, il y a aussi les close-becs, poliment appelées les « muserolles : Française, Allemande, Croisée, Mexicaine, etc, etc,… » rajoutez-y une main sévère… et ça donne un sacré mélange bien corsé!

honteux

Photo prise sur google.

salivation

Pourquoi les chevaux salivent-ils avec un mors dans la bouche, dans ce cas?

Nous pensons que le mors est une gêne, lorsque nous même (sans anthropomorphisme) nous avons quelques choses dans la bouche qui nous gêne pour déglutir, nous salivons abondamment…(nous essayons de l’y enlever)   le mors empêche la déglutition normale, elle bloque la langue, obstrue la respiration, de (vraies études) démontrent également que déglutir, puis respirer est impossible. De plus, la muserolle y est également pour quelque chose, puisque l’on demande au cheval de fermer sa bouche, et donc de bloquer concrètement le mors (qui de plus, amplifie fortement l’action négative du mors!). Imaginez vous cinq minutes en ayant une barre plaquée contre votre langue, avec l’interdiction d’ouvrir la bouche et qu’en plus on la tripote.

Quelle horrible sensation. Est-ce normal de se laisser penser que c’est de la décontraction?

Comment obtenir une décontraction avec un objet qui vous crispe dans tous les cas?

 Et honnêtement, avez vous déjà vu un cheval saliver au pré? Est-il pour autant contracté?

Nous retrouvons cette mousse blanche autour de la bouche du cheval, en Rollkür… étrange non? Le cheval est décontracté dans ce cas-ci?

salivation2

«Mon cheval salive sans mors dans la bouche, pourquoi?»

Je vous inviterai bien à lire mes pensées souterraines sur le mors. Comme je le dis, le mors engendre des maux, et des habitudes psychologique et physiques. Comme nous, il peut mettre du temps avant de se remettre d’un chamboulement psychologique. Un cheval qui a été monté en mors ou en bride durant un certain nombre d’années, qui a eu pour habitude de saliver, va toujours avoir ce reflex; il va oublier de déglutir (et/ou se retenir) par habitude.

« A trop museler sa monture, on risque de se retrouver enfourchant un cheval de bois. »
 Driss Chraïbi  
 

salivation3

11 réflexions sur “Nos chevaux qui prennent la mou..sse!

  1. Pingback: Sommaire | C'est l'histoire du grand trotteur bai et de la petite cavalière blonde (mais pas que)!

  2. Tout à fait d’accord!
    Mon cheval ne salive pas d’ordinaire avec son mors (mors caoutchouté, gourmette pas serrée, muserolle tombante, purement décorative et doigts ouverts), pourtant il ne paraît pas contracté…
    Cependant, à force d’entendre et lire des lieux communs sur la salive, témoin de la décontraction de la mâchoire, résumés dans ton article, j’avais des scrupules; et si j’avais finalement une main très dure et un cheval très contracté, puisqu’il ne mousse pas?
    Et récemment, tous ces lieux communs se sont volatilisés d’un seul coup!
    En effet, la semaine dernière, Jastero subitement se met à refuser son mors au box alors que ça se passe très bien et doucement d’ordinaire (cheval coopératif) – Là, il tourne la tête, tire et tourne la langue dans tous les sens – Intrigué, je mets le mors doucement et le monte – Et là, il se met à mousser, comme s’il était au top de la décontraction… Mais je vois bien qu’il est gêné et qu’il est bien trop respectueux du mors.
    Le dentiste passe le surlendemain et a fait un gros travail sur les dents du bas!!
    Depuis, c’est impeccable, Jastero n’est à nouveau plus gêné du tout (notion relative avec un mors dans la bouche…), il est décontracté, ne craint pas son mors et… ne salive plus!
    Donc, finalement, la seule fois où mon cheval s’est mis à mousser c’est parce que le mors le gênait énormément sur un fond de problème dentaire aigu!
    Alors cette histoire de mousse, témoin de la décontraction de la mâchoire, c’est vraiment de la foutaise! C’est tout le contraire!

    • Merci Bernard pour ton commentaire et ta fidélité au blog surtout 😉 !

      Tu as vu que Jastero avait un soucis, tu as su analyser. C’est super ! Beaucoup aurait mit des taquets dans les dents parce que « mon cheval fait le c*n »

      Comme quoi tu prouves encore une fois que l’histoire de la mousse n’a absolument rien à voir avec une quelconque décontraction !!

  3. Comme cet article sonne juste une fois encore…

    Un petit club de banlieue, quinze ans plus tôt… Un petit cheval tacheté qui se défend comme un diable contre un mors qui lui déchire les lèvres, qui soit tourne au quart de tour (motivation par l’évitement), soit qui semble ne plus rien sentir et se lance dans d’interminables galops effrénés que rien ne semble pouvoir arrêter, l’œil fou… sans trop savoir pourquoi, avec ce petit cheval là, je tenais mes rênes comme de fragiles oisillons… étrangement, il allait toujours dans la même direction que moi, sereinement, calmement, sans « lui casser les dents », comme me le suggérait aimablement l’humanoïde qui me servait de prof…
    Sans trop savoir pourquoi non plus, j’ai cessé d’utiliser le mors, peu après son entrée dans la famille il y a dix ans de ça… j’ai tout de suite vu que c’était ça qu’il attendait depuis si longtemps… comme une évidence… puis lors d’une visite du dentiste : « il a des dents de loup non sorties, habituellement on les retire chez les jeunes chevaux qui en ont, parce que la douleur provoquée par le mors qui tape dessus est absolument terrible, mais bon, vu son âge et vu qu’il ne porte jamais de mors, on les laisse. Étonnant qu’il les ait encore ».

    Douze années de débutants accrochés au mors… Douze années de calvaire.

    • Que dire MaJo vous avez toujours de très bonnes choses à me faire partager!
      Merci encore pour votre fidélité à mes blablas.

      Je ne peux que comprendre vos 12 années de calvaire, comme vous les appelées. Nous avons tous été dans le même cas. J’ai préféré quitter et me passer de monter à cheval plutôt que d’endurer encore cela. Je pense que nous avons bien fait.

    • Un automatisme, non, comme l’effet placebo de Pavlov? Peut-on voir cela comme ça ? Jusqu’à présent je n’ai encore jamais vu un cheval qui n’a jamais été monté en mors, saliver.

  4. J’ai toujours monter ma jument en licol éthologique qui n’etait Pas serrer et ça lui arrive quand même de saliver

    • La salivation peut également être:
      • Un problème de dentition
      • Un conditionnement (Pavlovien)
      • Le résultat d’un signal dit d’apaisement (qui entraine une salivation dû à un mâchouillage)

Laisser un commentaire